NOTRE DISPOSITIF

Cette proposition de dispositif est en cours d’élaboration à travailler et à finaliser en concertation avec les équipes ASE / pédopsychiatrie

Pourquoi un dispositif de coordination?

Depuis 2011 L’AEADE travaille en étroite collaboration avec le département du Val d’Oise aussi dans la réflexion et la mise en place de projet atypique pour des jeunes adolescents à difficultés multiples.
Dans certaines de ces situations nous observons l’absence de continuité dans les projets éducatifs et de soins successifs qui se construisent la plus part du temps comme des réponses immédiates souvent en réaction aux comportements de l’adolescent et de sa famille.
Enfin, jusqu’à très récemment, il était aussi décrit le manque d’alternatives dans les prises en charge entre placements en famille d’accueil et en foyer, entre hospitalisation en services de psychiatrie adulte et en service général (pédiatrie, médecine).

Il s’agissait alors pour l’AEADE de trouver des alternatives, des lieux pour accueillir des adolescents souvent rejetés de toute part.

Fort de son expérience dans l’organisation de séjour d’éloignement éducatif à l’étranger avec des jeunes en grandes difficultés sociales et ou familiales et présentant des troubles sévères du comportement.
L’AEADE se propose d’accueillir et de coordonner le suivi de jeunes « ni vraiment fous, ni simplement délinquants », ne relevant spécifiquement « ni du psychiatrique, ni du judiciaire, ni de l’éducatif »
Au vue des différences de référence dans l’accompagnement éducatif qui joue considérablement sur la façon dont les équipes éducatives (ASE) ou de soin (psychiatrie/pédopsychiatrie) composent un dispositif de travail clinique avec les jeunes et son environnement.
La mise en place d’une approche plurifocale relevant d’une coréférence éducative et de soin, nous semblait un axe primordial de travail. Ces modalités de prise en charge, semblent aujourd’hui possibles avec la mise en place de notre Dispositif avec une adaptabilité des professionnels au regard de la problématique du jeunes accueillis.

La réussite de la prise en charge est largement liée à l’analyse partagée de la faisabilité des interventions de part et d’autre, des dynamiques d’alliance de travail avec les parents, la famille et entre les différents protagonistes. Ainsi, dans ces perspectives, nous voyons bien comment se pose la question de la coréférence entre l’éducatif et le soin.
A partir d’échanges avec plusieurs professionnels du secteur social et médical à diverses fonctions et partenaires de l’environnement institutionnel, nous avons tenté de faire un état de certains constats relatifs aux difficultés rencontrées dans la prise en charge et l’orientation de certains mineurs (prise en charge dite «atypique) » et de proposer quelques pistes de travail :
Ce qui se traduit, entre autres, par :
– Des échecs de la prise en charge et de leur orientation,
– Pas de solution d’accueil et de prise en charge adaptée à leur problématique,
– De multiples ruptures dans leur parcours institutionnel,
– Plusieurs accueils en urgence à la M.D.E. ce n’est donc pas satisfaisant, car la prise en charge n’est plus adaptée au regard de la complexité de la prise en charge du mineur, de plus en plus fragilisé et vulnérable, les équipes éducatives (discontinuité du personnel éducatif) ne sont plus en capacité de prendre en charge de façon adaptée le mineur, le cadre n’est pas suffisamment contenant, structurant et sécurisant du fait du contexte institutionnel, de la dynamique inhérente à l’accueil en urgence.

CONSTATS
Problématique du mineur :

– Régression tant sur le plan comportemental, affectif, cognitif : «enfant de plus en plus abîmé », associé parfois à des troubles du comportement
– Déscolarisation complète ou partielle ; scolarité singulière
– Accueil en collectivité pas possible
– Accueil séquentiel pas toujours facile à mettre en oeuvre
– Prise en charge qui requiert des soins (traitement médical ; suivi psychologique, psychiatrique)
– Difficultés à coordonner les multiples prises en charges inhérentes à la problématique du jeune
– Usure des professionnels en charge du mineur, voire démotivation
– Multiplicité des professionnels autour de la prise en charge – discontinuité dans le suivi et l’accompagnement du mineur (exemple : plusieurs référents à tour de rôle)
– Echecs des orientations, multiplicité de ruptures de prises en charge

Difficultés à travailler avec l’autorité parentale :

– Pas d’investissement et de mobilisation (partielle ou irrégulière)
– Mise en échec des projets de vie proposés pour leur enfant
– Dysfonctionnement de la qualité parents/enfants
– Dysfonctionnement dans l’exercice de la parentalité
– Pathologie du parent


NOS OBJECTIFS

– Accueil de type familial avec un renfort d’un professionnel au quotidien (temps à ajuster selon le jeune et les besoins liés à son accompagnement
 Assurer l’élaboration et la mise en oeuvre du projet socio-éducatif du mineur, en étant force de proposition et en contribuant à l’évaluation du projet
– Organisation et mise en oeuvre de projets dont la prise en charge est «atypique» au regard de la complexité de la situation du mineur
– Expertise sociale, éducative et pédagogique
– Garantir la mise en oeuvre du projet socio-éducatif pédagogique du mineur en lien avec tous les partenaires concernés par sa situation dans la cohérence et dans la cohésion de tous les intervenants institutionnels
– Développer la coordination de tous les acteurs impliqués dans la prise en charge du mineur
– Harmoniser et formaliser les pratiques professionnelles
– Elaborer des modes opératoires et des protocoles de prise en charge du mineur (juridique, scolaire, social, médical…)
– Assurer la qualité des interventions auprès des usagers
– Assistance et conseil technique auprès des partenaires (familles d’accueil, associations…)
– Veiller à la traçabilité des interventions auprès des usagers
– Planification, supervision, réalisation et accompagnement des projets éducatifs : définir les objectifs et les priorités des actions à mener ; Evaluer les actions menées
– Effectuer une veille attentive sur le suivi des situations des mineurs
– Rechercher l’efficience dans l’organisation du travail
– Prévenir l’usure professionnelle
– Potentialiser et faire évoluer les compétences individuelles et collectives
– Susciter la participation de professionnels et les mobiliser pour le changement
– Développer l’expertise technique (supervision)
– Accompagner les professionnels dans une pratique d’analyse réflexive
– Veiller à l’éthique professionnelle dans le respect de la déontologie
– Développer le partenariat avec les structures du secteur public ou associatif du département et hors département (voire à l’étranger), pour optimiser le parcours éducatif, pédagogique et éventuellement de soins du mineur
– Connaissance des projets de service des établissements ou associations
– Formalisation de réunions, de rencontres et de concertation afin de mieux cerner la pertinence d’une orientation du mineur
– Créer et développer un réseau d’accueillants familiaux spécifiquement formés à l’accueil des adolescents à difficultés multiples
– Recrutement des familles d’accueil, évaluation individuelle dans l’exercice de leur activité professionnelle, reconnaissance de leur travail comme partenaire institutionnel
– Accompagnement et soutien technique et logistique dans la prise en charge du mineur
– Créer un lieu «sas » avec des professionnels, formés à l’accompagnement de ces mineurs, demandant une prise en charge dite «atypique », en vue de préparer l’orientation du mineur

Moyens humains :

– Coordinateur et responsable d’équipe
– Accueillants familiaux
– Educateurs en renfort éducatif au sein des familles relais (un pour un)
– Réseau (centre ressources) :
– Identifier les personnes référentes du projet et garantes du suivi de la prise en charge du mineur

Outils
1) Fiche : Recueil des demandes

Pourquoi la demande ?
– Problématique du mineur : Anamnèse
– Problématique familiale
– Parcours institutionnel : quels partenaires déjà sollicités ?
– Positionnement du magistrat
– Positionnement de l’autorité parentale dans la prise en charge
– Positionnement de l’Equipe Enfance
– Positionnement des intervenants concernés (M.D.P.H., inspection académique, secteur pédopsychiatrie…)
– Constats et Evaluation des échecs d’orientations ou refus d’accueil du mineur : quelles sont les difficultés rencontrées ? à quoi s’est-on confronté ? (déscolarisation, suivi psychologique, désinvestissement, …)
– Manque de concertation des divers professionnels, de cohérence autour du projet du mineur, objectifs pas atteints…

2) Fiche Objectifs

b) Quelles actions à mener à prioriser ? :

– Qui fait quoi ?
– Quels intervenants dans la prise en charge du mineur : A.S.E./Pédopsychiatrie Psychologues, autres…
– Mettre en cohérence les diverses interventions (éducatives, pédagogiques, soins…)
– Remettre le mineur au centre du projet: le mineur acteur de son projet
– Partir de là où il est (capacités et potentialités, socialisation, état psychologique, liens/parent…)
– Travailler à la mobilisation de l’autorité parentale en recherchant son adhésion, voire aménager les droits dans l’intérêt du mineur (droits de visites et de communication médiatisées, voir suspension (provisoire) partielle selon la qualité des liens parents/enfant
– Formaliser les temps de médiation, les objectifs du mineur avec l’autorité parentale (famille élargie…)
– Réactualiser les objectifs en fonction de l’évolution de l’enfant, le travail avec l’autorité parentale
– Suivi du projet de vie du mineur en lien avec les Equipes Enfance et le partenariat
– Harmoniser les pratiques professionnelles
– Veiller à la cohésion et la cohérence autour de la prise en charge du mineur

Moyens :

– Planifier et formaliser des réunions A.S.E./partenariat : à raison d’une fois par mois
– Formaliser des temps d’échanges et de concertation avec les professionnels en charge du mineur :
– Accompagnement et suivi de proximité des professionnels en charge du mineur (réactivité des réponses à donner en cas de difficultés dans la prise en charge du mineur…)
– Astreinte Permanence (notamment pour les familles d’accueil)
– Temps de travail hebdomadaire ou tous les quinze jours (à définir) avec les Equipes Enfances et partenariat
– Formaliser un temps d’évaluation et de bilan de la prise en charge (date à définir) afin d’éviter une fin de prise en charge sans préconisations et orientation pour le mineur (anticipation)

OBJECTIFS POUR LE MINEUR

1) Eviter les ruptures multiples dans sa prise en charge
2) Lui proposer une prise en charge adaptée à sa problématique, à sa situation familiale
3) Partir de ses capacités et potentialités, de son vécu, où en est-il ? (psychologiquement, affectivement…)
4) Proposer des activités éducatives, pédagogiques lui permettant de s’épanouir et de grandir dans les meilleures conditions (cadre d’accueil structurant, contenant, sécurisant)
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5) Lui donner les moyens de se développer tant sur le plan affectif, psychologique, cognitif, de se construire et de devenir autonome
6) Proposer un accueil singulier :
Accueil partiel
Séjour de rupture : court, moyen long terme L’aider à se distancer d’une relation «toxique» à son parent
7) Travailler à restaurer si possible les liens parents/enfant

Missions de l’AEADE dans l’ébauche de projet pour une création d’un réseau d’accueillants familiaux concernées par les mineurs avec une prise en charge dite «atypique »

L’Association est un interlocuteur privilégié auprès des familles d’accueil.
Recrutement de familles d’accueil
– Formation, supervision, suivi des Familles d’Accueil, qui doivent être considérées comme des partenaires à part entière
– Suivi et accompagnement de proximité afin de permettre une réactivité face aux difficultés rencontrées par la Famille d’Accueil dans la prise en charge du mineur
Compétences requises de la famille d’accueil
– Connaissance du développement de l’enfant et de l’adolescent
– Connaissance des circonstances du placement
– Connaissance de l’anamnèse du mineur (informations transmises à définir au regard de la situation du mineur)
– Production d’écrits professionnels : observations du mineur dans son quotidien relatif à son comportement, rituels, intérêts, besoins psychologiques et physiologiques….
– Accompagnement à certains rendez-vous (A.S.E. ; audience, rendez-vous scolaires, médicaux, activités éducatives, autres…)
– Partenaire en termes de force de propositions dans l’intérêt du mineur